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the pack + Agnes

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Fridtjov Wodenson
Fridtjov Wodenson
messages : 18
Date d'inscription : 28/10/2016
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Sujet: the pack + Agnes
Mer 2 Nov - 22:44

The Pack
Freki & Artemis
Ah ! S'il en est un dans les cieux qui ait jamais veillé sur toi, que devient-il en ce moment ? Il est assis devant un orgue ; ses ailes sont à demi ouvertes, ses mains étendues sur le clavier d'ivoire ; il commence un hymne éternel, l'hymne d'amour et d'immortel oubli.

Freki n’entretient pas une bonne relation avec l’Humains. Il tolère à peine les Dieux pour tout dire. Les villes sont juste des agglutinations de bipèdes se pressant dans tous les sens, bruyants et puants. L’odeur humaine prend au nez, s’accroche à la peau comme une infection. Il aime garder ses distances, observer de loin et ignorer les conflits futiles et puérils. Les humains ont perdu de leur fougue au fil des siècles. L’odeur des cadavres et le goût de la chair lui manquent presque autant que la sensation du collier de cuir que son Maître lui passait autour du cou avant la chasse. Malheureusement, l’Homme est partout, polluant le moindre hectare avec ce désir vicieux de ruiner tout ce qui l’entoure. Et passer de loup à homme n’est qu’un énorme inconvénient ; vivre comme un humain implique un travail, un salaire et un mode de vie totalement différent. Le gibier se fait rare, le prédateur a disparu et le chasseur s’occupe des derniers nuisibles vivants. L’Homme est un idiot et vénère un faux Dieu, mais il est un survivant. Une espèce qui s’adapte et construit ; invente et créer. Et les supermarchés sont une innovation de génie. Freki n’aime pas grand-chose de ce nouveau monde, encore moins quand ils se trouvent au milieu des Primates. Mais il aime les supermarchés ; le seul endroit où il peut acheter des bijoux dans un rayon et de la viande fraiche dans l’autre. Le chemin est long (et il refuse de mettre un pied dans cet engin de mort que les Hommes appellent voiture) mais ces étagères pleines de tout et n’importe quoi en valent le coup.

Mais avant d’atteindre ce temple de la consommation, Freki se doit de traverser l’enfer. Et par enfer il veut dire la foule fétide – Eviter les monstres à roues, prêter attention aux couleurs du bonhomme avant de traverser leur chemin, éviter les businessmen en retard et les enfants turbulents … La ville est une vague scélérate et Freki n’a jamais été un très bon nageur.

Son nez est pris par la puanteur mais des siècles à marcher sur terre l’ont anesthésié à ce mélange toxique de transpiration, saleté et pollution. Il ne se presse pas, longe les murs comme un rat qui ne veut pas se faire remarquer. Quelqu’un a dégueulé sur un palier de porte ; quelques mètres plus loin, un gamin jure et essuie ses chaussures pleines de merde. Il peut sentir le chien coupable un bloc plus bas, accompagnant sa maîtresse qui ne voulait sans doute pas s’abaisser à décrotter le trottoir. La rue est dégueulasse mais Freki s’y est habitué.

Il y a une odeur qu’il n’arrive pas parfaitement à identifier. Quelque chose frais et familier, comme une brise fraiche en plein désert. Ça lui rappelle la forêt, la Nature qui n’était pas encore traitresse et soumise à l’Homme. Ça lui rappelle les forêts fournies de Scandinavie, quand les Prieurs parcouraient les mers et sacrifiaient les Chrétiens à leurs Dieux. Quand il pouvait lécher les sillons de sang à même le sol et que les Prieurs craignaient et respectaient encore les Loups. Une nostalgie qui lui serre le cœur et lui donne envie de frapper le mur de béton de toutes ses forces ; il n’en fait rien. Il suit cette odeur de printemps à la place. Il pense à Geri et à leurs parties de chasse en compagnie d’Odin. Cette senteur c’est celle de la Meute. Il se demande si c’est son frère qu’il trouvera au coin de la rue – Mais non. C’est une gamine, frêle et petite, qu’il pourrait briser d’une seule étreinte. C’est-

« Artémis. »

Un sourire révèle des canines pointues et il se retient de japper de joie à l’idée de retrouver sa vieille camarade de jeu. Celle qui le défiait quand il était trop sage et qui abattait leur proie commune d’une flèche dans le cœur. Tout cela lui parait si lointain ; il n’était qu’un louveteau à l’époque.
Il s’approche à grands pas, son sourire presque maniaque. Les expressions faciales ne sont pas son point fort (le visage humain est tellement complexe…). Mais il est sincèrement heureux et il ne peut pas s’empêcher de pousser gentiment la chasseresse, comme il avait l’habitude de le faire quand il attendait d’elle qu’elle participe à ses jeux. Se parler paraissait si simple quand elle pouvait lire son esprit lupin, maintenant il se retrouve un peu à court de mots. Il veut se blottir contre la déesse et se laisser bercer par ses caresses ; mais il n’est plus un loup. Il marche sur deux pieds, parle au lieu d’aboyer, crie au lieu d’hurler. Il s’est adapté au monde qu’il l’entoure et Artémis lui rappelle tout ce qu’il a perdu. Cette sauvagerie, cette liberté qu’il conservait en tant que créature – Tout s’est évanoui pour laisser place à cette enveloppe ridicule et maladroite.

Lentement, comme pour ne pas effrayer sa vieille compagne de jeu, il s’approche et pose son front contre son épaule. Cela ne lui vient même pas à l’esprit qu’elle ne puisse pas le reconnaître – L’odeur de la Meute lui avait manqué et il profite de ce parfum de liberté pendant quelques secondes.
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