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Fridtjov est un animal ; il ne pense pas, n’écoute que son maître. Sourd aux avis des plus faibles, il hait cette vie imposée par une Humanité aveugle et avares de prières. S’il lui faut piétiner l’Homme pour retrouver son corps, sa place aux pieds d’Odin, alors ses crocs sont prêts à s’enfoncer dans la chair mortelle. Ce corps bipède et inutile le dégoûte, le sang humain est amer sur sa langue et la nostalgie le hante, souvenirs de son frère et de leurs parties de chasse. Il est né pour la Guerre et la Violence. Son nom est Vorace et la marque du Père de Tout est gravée sur sa peau. Alors Freki n’a pas d’avis. Freki écoute et obéit aux ordres. Freki se laisse vivre sans arrière-pensées – Les secrets sont pour les Dieux et les Hommes. Lui n’est qu’une arme, une charogne qui avait l’habitude de hanter les champs de bataille pour se repaître des Guerriers tombés au combat.

Les années terrestres l’ont rendu apathique. Un chien de chasse devenu caniche de compagnie- La confrontation l’excite mais on lui fait comprendre que la violence n’est plus acceptée. Les puissants veulent le pouvoir et l’argent ; plus rien ne se gagne sur le champ de bataille et Vorace est affamé depuis qu’on lui a interdit de errer parmi les morts.

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I. Fridtjov est terriblement méfiant. Son entourage insiste davantage sur « paranoïaque », mais les humains sont naïfs et inexpérimentés. Son territoire se résume peut-être au vieux chalet qu’il habite en dehors de la ville, mais il le garde farouchement et n’accepte que rarement les visiteurs. II. Sa haine des chats n’a rien à envier celle qu’il entretient envers les chiens. Ces derniers le lui rendent bien en venant pisser dans son jardin pour couvrir ses marquages. Comme s’il avait que ça à foutre, sortir la queue à l’air en plein hiver pour pisser contre la clôture. III. Freki hait cette apparence humaine qu’il doit garder pour survivre sur Midgard. Né Loup, une éternité passée à chasser sur quatre pattes, et le voilà soudainement sur deux pieds à gigoter comme un stupide primate. Le manque de fourrure est également un point négatif. Etonnant que l’Homme ait pu survivre tout ce temps avec si peu d’attributs naturels. IV. Toujours dans la catégorie « Les humains sont la pire espèce qui soit et y ressembler est un enfer quotidien » : Les vêtements. Ces morceaux de tissus devraient être interdits, bannis et tous brûlés. Il a cependant appris très tôt (et de la manière forte) que se promener nu en public n’est pas dans les « mœurs » humaines. V. Fridtjov ne sait pas lire l’heure donnée par des aiguilles. Il n’a jamais vraiment voulu apprendre non plus. Montres et horloges lui sont inutiles si non numériques. Il faut dire que la lecture d’autre chose que des runes lui pose déjà un problème de taille... Il est devenu bucheron, pas philosophe. VI. Freki n’a aucune idée de comment gérer son argent. Il achète tout ce qui lui tape dans l’œil, et bien souvent cela se résume à de la broutille hors de prix. VII. Le loup est obsédé par le précieux. Or, argent ou pierres précieuses, il aime les acheter (voler), les garder et les collectionner. Les colliers sont des décorations qu’il aborde fièrement - non pas que cela soit très étonnant compte tenu de sa véritable nature. Il est également celui qui s’amuse à ramasser tout ce qui brille pour les foutre dans une vieille boîte à chaussure. Un vrai musée de boucle d’oreilles désappariées et de morceaux de verre usés. VIII. Freki n’a jamais quitté la Scandinavie et il n’en ressent guère l’envie. Il se contente du froid et des forêts de pins qu’il connait désormais par cœur. Fut un temps où il parcourait ces terres à quatre pattes en compagnie de Geri, mais les siècles ont passé depuis et l’Homme a forgé la Nature à sa façon pour la rendre faible et inintéressante. IX. En y regardant avec l’œil d’aujourd’hui, peut-être que passer 1 an en prison pour avoir libéré la meute du Zoo de Stockholm ne valait pas le coup … X. La musique est une vraie torture pour son ouïe sensible. La moindre note lui donne envie de s'arracher les tympans et de les jeter aux pieds de tous les musiciens et de leur stupides instruments. Même lors des banquets à Asgard, les cordes et vents le faisaient couiner de douleur.

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Salope d’Ethologie ; L’instinct c’est cette voix qui lui murmure toutes ces saloperies inadaptées au comportement humain qu’il est sensé adopter. C’est cette force qui le pousse à pourchasser ce qui s’enfuit et à se faire petit face aux puissants ; une force qui le prévient qu’une situation va devenir dangereuse, qu’une tempête approche ou que l’hiver sera rude et  la nourriture rare.  Un reste, un écho de son ancienne forme; Fridtjov ne frappe pas, il mord. Il ne crie pas, il hurle. Une putain d’aberration qui ferait juter Lorenz et Tinbergen s’ils n’étaient pas déjà six pieds sous terre. Honnêtement une malédiction plus qu’un « pouvoir », mais il ne va pas cracher sur un comportement qui lui a sauvé la mise plus d’une fois.

Prédateur ; Le chasseur a besoin de ses chiens pour débusquer le gibier ; rapidité, force, odorat et ouïe. Des attributs recherchés chez les différentes races, reproduites et améliorées par l’Homme qui ne veut pas réveiller le prédateur. La Nature a ce même principe : Les faibles meurent, les forts vivent. Mais la Nature ne bride pas l’Instinct chez ses créatures et le Loup est le genre de danger à exterminer pour ne pas en être victime. On lui a donné des crocs, des sens aiguisés, un corps puissant et endurant – ce corps il n’a pas pu le garder mais le reste décore sa gueule, accable ses tympans et oppresse son odorat.

Viande Avariée ; Le loup est un animal qui évite la viande malade. Il se retient d’attaquer le cerf infecté, évite les terriers de renards enragés, s’éloigne de l’homme qui attire les mouches plus que les charognards. La mort a cette odeur de pourriture et de puissance qui fait frémir Fridtjov. Il la sent ; cette odeur d’ammoniaque et d’œuf pourri avant que la gamine qui traversait sans regarder ne se fasse renverser par le six tonnes du chauffeur ivre. Il la sent sur les cancéreux en phase terminale qui hantent les couloirs de l’hôpital comme des âmes en peine. Il sait, devine où la mort va frapper. Décide de ne pas agir parce qu’il est une créature qui se complaît dans la désolation et le sang.